Une interview du toxicologue André Cicolella sur France Inter relance la polémique…
André Cicolella : "Pertubateurs endocriniens, baisse de la qualité du sperme, féminisation des garçons, c'est un phénomène mondial" pic.twitter.com/BZK6fLmBrB
— France Inter (@franceinter) July 4, 2018
ACIDE PHTALIQUE :
Et plus précisément leurs esters. Le comportement chimique des phtalates et leur toxicité dépend essentiellement de la nature et de la longueur de la chaine carbonée estérifiée.
Plus elle est longue et substituée, plus celle-ci augmente l’aspect lipophile et donc la bio-accumulation, notamment dans les tissus graisseux. Ces molécules présentent en outre une activité cancérigène voire perturbatrice du système endocrinien.
Ainsi certains phtalates à chaine « longue » sont notoirement dangereux et donc interdits dans le règlement cosmétique européen.
BANNIR LES PLASTIQUES ? :
A l’exception du DEP dans l’alcool (dénaturant), une formule cosmétique n’apporte pas de phtalates.
Les seules sources possibles sont donc les Matériaux plastiques en contact avec la formule :
- Les Emballages (pots, flacons, tubes plongeurs…)
- Les Tuyaux, flexibles et utilitaires de production/stockage/conditionnement.
De gros efforts de la profession ces dernières années permettent néanmoins de diminuer l’impact.
CONCENTREZ vos recherches :
La plupart des phtalates sont liposolubles. Les solvants chimiques tels que l’alcool, l’isopropanol, l’isododécane, l’acétated’éthyl, les silicones, les phases très grasses… vont favoriser la solubilisation de ces substances.
Toutes les formulations cosmétiques qui en contiennent sont donc à prioriser pour la recherche de vos phtalates.
DANGEREUX les phtalates?
Assurément !
Risqués ? Pas forcément !
En présence de substances potentiellement dangereuses, il faut connaitre leur niveau réel de concentration dans les formulations pour que les toxicologues évaluent sereinement le risque réel associé. Un dosage par GC – MS permet assurément de s’en affranchir.
Evitez les excès alarmistes
Il est toujours important de rappeler et répéter les bases : la règlementation cosmétique, par ses exigences, par la sélection amont des ingrédients protège le consommateur des potentiels effets toxiques des phtalates à l’intérieur du produit fini en interdisant nombre d’entre eux (cf 2009/1223/CE Annexe II). Vérifier l’absence de ces phtalates avec des dosages, c’est répondre à la réglementation.
Favorisez les vraies pistes
Quand vous pensez phtalates, pensez migration. Il est plus « pertinent » d’aller mesurer les phtalates dans les produits finis et non dans les emballages. Une étude interaction Contenant/Contenu DOIT intégrer le dosage des phtalates pour faire sens.
ZOOMEZ vos échantillothèques ! :
La qualité des matériaux plastiques utilisés il y a 2 ou 3 ans est moindre que celle des matériaux actuels. D’autre part, le temps de contact permet d’augmenter la probabilité de migration de ces substances vers les formules. Ainsi, si d’anciens échantillons n’en contiennent pas, il est encore moins probable que les nouvelles productions soient concernées.
Chaque semaine, Analytec dose les phtalates dans les produits cosmétiques.
Testez vos produits, Testez nous !