Les plastifiants des packs migrent-ils dans les formules cosmétiques ?
S’il est bon de se poser la question, la réglementation demande à ce qu’on y réponde !
Il y a plusieurs mois maintenant ANALYTEC développait une méthode d’analyse in-siturévolutionnaire permettant enfin de répondre, au moins en partie, à la notion de migration de substances indésirables dans les cosmétiques. Le laboratoire propose ainsi de doser, dans vos formules, 41 plastifiants dont certains notoirement toxiques, voire perturbateurs endocriniens.
Ce sont près de 150 dosages qui ont été effectués pour près de 5200 plastifiants mesurés !
A ce jour à peu près toutes les galéniques courantes de la Cosmétiques ont été testées : crèmes, lotions, savons, shampoings, huiles, lingettes, mascaras, baumes, parfums, etc.
Dans tous les cas, il s’agit de formules vieillies dans leur pack, comparées ou non à ces mêmes formules stockées dans du verre. Les matériaux de conditionnement employés pour stocker ces produits sont des polyéthylènes simples (PE, PEHD, PEBD), des polyethylène terephtalate natifs et recyclés (PET et R-PET) mais aussi des co-polymères comme EVA-PEHD voire… du verre, en particulier si celui-ci a subi des traitements de surface.
Ce qu’il en ressort, c’est avant tout l’absence de plastifiant indésirable dans les formules ; avant comme après stockage dans leur pack. Dans l’ensemble, les dosages sont « négatifs », c’est-à-dire inférieurs aux limites de quantifications qui varient entre 50 et 500 ppb, dans 97,8% des cas !
Il est rassurant de noter que les plastifiants les plus couramment observés, sont ceux autorisés d’utilisation par le SCCS (en bleu sur le graphique ci-dessus). On retrouve également certains citrates (en vert) employés depuis quelques années pour substituer les phtalates dangereux et largement utilisés à une certaine époque. C’est pourquoi on retrouve assez peu de ces plastifiants historiques dangereux (en rouge) que sont notamment le DEHP et le Bisphenol F.
Les efforts consentis par les fabricants de plastiques semblent porter leurs fruits. Malgré tout, il faut continuer de caractériser ces migrations pour :
- Maitriser ce risque, certes faible mais non négligeable.
- Garantir la sécurité des consommateurs. En effet, l’innocuité supposée de ces molécules peut très bien être remise en question à l’image du Di-EthylHexyl Adipate (DEHA, en orange sur la figure) pour lequel il semble n’exister aucune toxicité manifeste en Europe alors qu’il est interdit au Canada et sujet à beaucoup d’interrogations de la part des autorités.
- Répondre aux attentes de la réglementation et des organismes en charge de la faire respecter.
Sans vouloir caractériser cette migration sur chacune de vos formules, il est possible de les classer des plus risquées (Worst Case) au moins risquées et d’élaborer ainsi une stratégie d’encerclement et d’héritage de résultats d’un couple « pack-formule » à un ou plusieurs autres.
Poursuivons la démarche entreprise, étoffons les DIP de nos formules et apportons enfin des réponses claires et rassurantes aux consommateurs sur la migration des substances indésirables depuis le pack vers les formules cosmétiques.