La vérification de la tolérance primaire cutanée en cosmétologie passe principalement par une technique simple, non invasive qui a pour objectif une maximalisation des effets : le Patch test épicutané.
Chez COSMEPAR, le professionnel qui procède à la lecture du patch test n’est rien d’autre que le dermatologue lui-même. Qui mieux que lui pour répondre à un petit Quizz sur le sujet !
Bonjour Docteur ROUBEIX
Expliquez-nous le principe du patch test sur les produits cosmétiques ?
Un patch-test consiste à appliquer sur la peau d’un volontaire un produit, pendant une durée de 48H, et à l’issue de ce délai, pour un dermatologue, rechercher l’existence d’une réaction allergique (eczéma de contact), et pour un cosméticien, une réaction d’intolérance (eczéma de contact ou irritation).
Quelles réactions peuvent être constatées, mesurées à l’occasion des patchs test ?
Un eczéma de contact ou d’irritation. Cela se traduit par un érythème le plus souvent, plus ou moins intense selon l’intensité de la réaction, et parfois des vésicules. On peut parfois observer des œdèmes, mais c’est plus rare et est visible lorsque la réaction est plus forte.
Est-ce que ce test est prédictif de la bonne tolérance du produit sur le marché ?
Le risque c’est l’incertitude statistique, lié au nombre de testés trop faible. Mais en principe oui, cela permet de prévoir une bonne ou une mauvaise tolérance.
En cas de réactions à l’examen dermatologique, le produit est-il automatiquement non-conforme en termes de tolérance ?
C’est une question plus complexe qu’elle n’y parait. Le dermatologue ne se prononce pas sur la non-conformité. Il observe une réaction, le cas échéant répétée et statistiquement représentative. C’est à l’évaluateur de la sécurité qu’il appartient de statuer.
Certains évaluateurs de la sécurité font l’impasse sur le patch test ?
Cela signifie donc qu’ils se fient à d’autres informations ou méthodes. C’est possible à condition de détenir des informations sur la tolérance itérative comme celles obtenues pas la vraie condition d’usage. Ces tests sont complémentaires, mais si j’opte plus volontiers pour le tests d’usage, plus réaliste, le patch test reste un essai initial et rapide à mettre en place.
D’autres, en cas de réactions cutanées demandent un 2° examen décalé de 48 H supplémentaires ?
Pas la peine d’aller plus loin quand il y a une réaction, car à partir du moment où nous savons que le produit a induit une réaction il n’y a pas d’intérêt d’attendre plus longtemps. Cependant, s’il n’y en a pas, on peut toujours se poser la question « Est-ce qu’il y en aura une dans 3, 4, ou 7 jours ?».
Est-ce qu’un panel de 10 sujets vous semble suffisant ?
Objectivement non, c’est vraiment peu pour faire de réels tests statistiques. Pour moi 100 personnes, c’est le bon modèle mais le budget c’est votre partie pas la mienne …
Y a-t-il des galéniques cosmétiques inadaptées aux patch tests ?
Les produits colorés rouges ou roses.
Et en ce cas alors, comment en assurez-vous malgré tout la lecture?
Les produits colorés en rouge ou rose imitent un érythème. Pour faire une lecture correcte il faut retirer entièrement le produit. Ça peut être délicat s’ils adhérent à la peau, frotter trop provoque un érythème et la lecture est impossible.
Au regard des interrogations éthiques sur les TCFS/HRIPT, pensez-vous que les volontaires prennent un risque à mener ce type d’étude ?
Ill y a toujours un risque minime soit -il. Par contre en matière d’éthique HRIPT et Patch Test ne sont pas comparable.